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Evolution des Technologies et des Métiers de l'AutomobileArticle du mensuel Athena, n° 199, Mars 2004. Comme dans tous les secteurs technologiques, l’évolution des techniques utilisées dans l’automobile, la moto et le vélo modifie les activités et les métiers qui tournent autour du secteur (...) Depuis son invention, le domaine des véhicules a déjà connu de nombreuses évolutions ou révolutions : l’abandon du moteur à vapeur pour le moteur à combustion interne, le dérailleur, l’intégration du châssis et de la carrosserie, le montage à la chaîne, l’automatisation et la robotisation de la production, l’utilisation de matières plastiques et composites, l’introduction de l’électronique…Aujourd’hui la roue n’arrête pas de tourner ; au contraire, elle s’accélère avec l’arrivée de l’électronique, de la micro-électronique et de l’informatique entraînant des modifications sans précédent des métiers de l’automobile depuis la conception jusqu’au recyclage en passant par la fabrication et l’entretien. Pour comprendre quelques aspects de ces modifications, revenons à la définition même de l’automobile : l’automobile est un système capable de se mouvoir par ses propres moyens et de transporter des passagers et leurs bagages d’un point A à un point B, dans les meilleures conditions de confort et de sécurité. On ajoutera encore aujourd’hui : avec un coût énergétique et environnemental minimum et des conditions de mobilités optimales. Dès lors par sa fonction première de système de transport, l’automobile est par essence (sans jeu de mots) un système mécanique et il le restera encore longtemps en attendant les systèmes de télé-transport de la science fiction… La fonction mécanique étant toujours le centre des préoccupations des véhicules, les spécialistes des lois de Newton ont encore de belles heures devant eux. Nous ne nous attarderons donc pas sur ces fonctions connues de tous. Il est plus intéressant par contre de souligner l’évolution inexorable prise aujourd’hui par les technologies du transport terrestre qui modifie la manière dont les fonctions mécaniques sont améliorées par de nouveaux systèmes de natures diverses. La Wallonie a depuis longtemps été une terre de compétence dans le domaine de la mécanique : ses chemins de fer wallons, ses armes, ses machines, ses métiers à tisser, etc. ont été vendus et appréciés à travers le monde. L’industrie mécanique wallonne devra maintenant compléter ses points forts avec de nouvelles compétences pour rayonner de nouveau. Le confort thermique par exemple est aujourd’hui un critère essentiel dans une automobile. A l’heure où la climatisation se généralise sur la plupart des véhicules, peut-on encore imaginer qu’il y a quarante ans le chauffage était encore en option sur certains modèles ? Les systèmes de climatisation mettent en lumière tout un secteur d’activité nouveau et prospère. La conception, la fabrication, l’entretien et le démantèlement des installations de climatisation porte en son sein de nombreux métiers et emplois nouveaux qu’il faudra occuper. La Wallonie possède des équipes de recherche, des entreprises et des centres de formation à la pointe dans ces matières. Il convient maintenant d’exploiter ces capacités afin de développer les emplois qui iront avec cette activité bien particulière. Compte tenu de son coût émotionnel et financier, la sécurité est une des préoccupations majeures sur lequel la Commission Européenne a décidé de se focaliser d’ici l’horizon 2010. (Voir Livret Blanc de la DG Energie et Transport de la Commission de la CE sur la « Politique européenne des transports à l’horizon 2010 : l’heure des choix » http://europa.eu.int/comm/energy_transport/fr/lb_fr.html). L’objectif est de réduire par un facteur deux le nombre de tués sur nos routes. Un des moyens préconisés par la commission pour y parvenir est de recourir aux nouvelles technologies. Ainsi l’amélioration des conditions de sécurité conduit à une multiplication des systèmes de sécurité passifs (airbags par exemple) et actifs (ABS, système de contrôle électronique de stabilité, etc. - voir numéro 197 Athéna). Idéalement ces systèmes doivent avoir une fiabilité à toute épreuve et ne devraient jamais être remplacés sauf quand un voyant rouge-orange s’allume sur votre tableau de bord… Il sera alors nécessaire de disposer, et s’il n’en existe pas, de former des électromécaniciens et même mieux des mécatroniciens pour vous sortir d’affaire. Au niveau industriel, le défi est encore plus grand, car les systèmes insérés dans les automobiles faisant de plus en plus appel à la miniaturisation et aux MEMS (micro-electro-mechanical systems), la maîtrise des systèmes micro-mécaniques sera plus que jamais nécessaires pour qui voudra concevoir, fabriquer et vendre des voitures. Le challenge est d’ampleur, mais certains s’y attèlent déjà en Wallonie. Nos universités se passionnent pour les micro systèmes entraînant dans leur sillage des jeunes industries issues du domaine spatial, de l’électronique, de la simulation… Un cluster sur la micromécanique est d’ailleurs en train de se constituer. Nous pouvons espérer que les spécialistes de la mécanique de précision (mécanismes, horlogeries) que nous avions en Wallonie pourront trouver ici un domaine en pleine expansion pour se redéployer. Un second objectif du livre blanc de la commission européenne est la réduction des émissions de polluants liées aux moyens de transport. Dans un futur proche, l’impact environnemental des automobiles va également peser lourdement sur la définition des systèmes de transport. Comme souligné dans le numéro 197 de cette même revue, l’hégémonie sans partage des moteurs à combustion interne va faire place progressivement à d’autres systèmes de propulsion plus respectueux de l’environnement et gaspillant moins les ressources en énergies (principalement fossiles). Les systèmes hybrides vont d’abord se répandre massivement puis de nouvelles sources d’alimentation en énergie telles que les piles à combustibles vont apparaître. Ici encore le mécanicien risque de devoir se recycler devant la généralisation de systèmes électromécaniques et électrochimiques sous le capot de nos automobiles. Plusieurs entreprises (e.g. GreenPropulsion, Breuer Technical Development) sont déjà très actives dans ce domaine des nouvelles propulsions. Elles sont là pour saisir leur chance dans un marché potentiellement colossal. En outre les véhicules hybrides équipés de moteurs électriques beaucoup plus silencieux diminueront fortement les nuisances sonores sur l’environnement. Qui s’en plaindra ! Enfin la mobilité est une pierre angulaire du développement durable de notre économie et plus généralement de notre vie en société. La télématique, les nouvelles technologies de l’informatique et des télécommunications sont ici appelées à jouer un rôle capital dans l’amélioration de la mobilité des véhicules. L’adjonction de toutes sortes d’intelligences embarquées, de systèmes de communication sera vitale pour créer une circulation harmonieuse de flux de véhicules. Ces technologies qui effraient un peu les plus âgés et régalent les plus jeunes devront elles aussi être maîtrisées par les garagistes qui devront bien souvent jouer plus du clavier de l’ordinateur que du tournevis. La Wallonie compte plusieurs entreprises dynamiques dans le secteur de la télématique embarquée (EZOS, Twin Development, Babel Technologies…). Un de leurs projets, le MobyKit est fort prometteur, mais elles ont encore beaucoup d’autres bons produits dans leurs cartons, car dans ce domaine, les innovations sont quasi infinies. Le futur de l’automobile wallonne sera donc aussi informatique ! Pour conclure, le catalogue de ces nouvelles technologies appelle quelques réflexions sur la nature des métiers de l’automobile. Tout d’abord il importe de redire que le mécanicien automobile du futur deviendra plus électromécanicien, voire mécatronicien. Il apparaît clair qu’il devra être également un peu électronicien, informaticien voire même chimiste. L’évolution des techniques étant de plus en plus rapide, il convient de souligner le rôle fondamental de la formation et de la formation continuée pour suivre l’évolution des métiers de l’automobile. Pour cela la Wallonie dispose d’une part d’universités et d’écoles supérieures de pointe formant (malheureusement trop peu) d’ingénieurs et de techniciens supérieurs et d’autre part, de centres de formation professionnelle (à titre d’exemples EDUCAM, AUTOFORM, etc.) pour former les professeurs de l’enseignement technique et professionnel et surtout les techniciens et les praticiens de terrain dont l’industrie a besoin. Une autre conclusion nous porte à redire combien la Wallonie a besoin que des jeunes s’investissent dans les formations techniques et scientifiques. Il s’agit de métiers d’avenir essentiels à notre développement industriel et à la création de richesses pour tous. Enfin pour terminer, il faut lancer un message tout spécial aux jeunes filles afin qu’elles comprennent que l’évolution du domaine de l’automobile nous montre à l’évidence que les métiers scientifiques et technologiques sont aujourd’hui plus que jamais adaptés et ouverts au beau sexe. L’avenir s’annonce donc très excitant. A nous de faire de la Wallonie une terre d’innovation de technologies automobiles. Auteur : P. DUYSINX, Université de Liègesource: ici
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Màj.: jeudi 27 août 2009 |
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